THREE-QUARTERS OF AN OUNCE

I won’t do you the injustice of reminding you that Pulcinella is a character from the Italian commedia dell’arte, an oafish servant who, apparently coarse and brutish, often has some trick up his sleeve. To play comedy: the members of this aptly- named quartet from Toulouse understand one another wonderfully, staging their compositions as sketches by turns farcical, fantastic, or moving, with enigmatic, elliptical or suggestive titles which enable each listener to imagine their own mini-story. The rhythm of the piece might well hectic, but one senses that its inspiration derives as much from the prolixity of Pulcinella as from the melancholy of a Pierrot lunaire.

The show begins with TPDC, a devilish cavalcade on an infernal Balkan ostinato in 5/8, where Florian Demonsant on accordion leads the dance. But then the first feminine personality appears with She liked summer with a minimalist theme that unfurls over a strange, sensual background. The febrile saxophone of Ferdinand Doumerc seems to want to court the beautiful woman, launching increasingly desperate appeals to her, before embarking on a coda without end... Meanwhile, somewhat unexpectedly the Biblical figure of the highly respectable Melchizedec emerges, the “king of Salem” and “priest of the Most High” according to Genesis. Unless the delirious treatment of the theme, and the almost disco rhythms condensed by the drummer Pierre Pollet refer rather to the melchizedec, a bottle with a capacity of thirty liters used in certain bacchanals? Who knows... In any case, we can be sure that Three-quarters of an ounce (or 21 grams) is the weight of the human soul leaving the body at the moment of death, at least according to the theory established by Duncan MacDougall, who practiced as a doctor, in the year of our Lord 1907. After an opening of ethereal lightness, the course of time seems to have halted for the duration of the bass solo by Jean-Marc Serpin, before the music gradually gathers power until it reaches a climax, then returns to its initial weightlessness.

After the entracte, the gently nostalgic waltz of Outside your door and its swaying tempo provide less dramatic lighting for the second act. With All bets are off (for the improvisation, I assume), Pulcinella reveals its most spontaneous side, which culminates in a paroxysm with free accents. After all these feelings, it’s not surprising that our neurons begin to succumb to Melatonin, the sleep hormone... Lethargic, haunted by the spectre of an obsessive rhythmic motif in 5/4, the world of dreams seems rather agitated tonight, by the light of the full moon. Finally the Shadow girl will tiptoe across the stage, plunged into darkness, before calm is restored. Curtain!

Such is the music of Pulcinella: traditional and avant-garde, wild and domesticated, precise and extravagant, it achieves a kind of union of opposites, and that is doubtless what makes is seem so vivacious.

Pascal Rozat (Jazz Magazine)


PULCINELLA

Formed in 2004 in Toulouse, Pulcinella has given almost 500 concerts. The quartet, first and foremost a live group, has played much in France, particularly in renowned festivals such as Jazz in Marciac, Uzeste Musical, Jazz sous les Pommiers, Nancy Jazz Pulsations, les Rendez-vous de l’Erdre, le festival Radio France etc. While active on the local scene they have also visited twenty or so countries, playing the main square in Dushanbe (Tajikistan), travelling round Ukraine in two epic tours, participating in prestigious festivals (London Jazz Festival, Jazzwerkstatt in Bern, Varna Jazz Festival in Bulgaria, Saint-Louis Jazz Festival in Senegal), celebrating 1000 years of the city of Hanoi and playing and recording several times in Hungary (since 2008).

Pulcinella has enjoyed the support of several networks: Discovery by the Federation of Jazz Gigs in 2005, selection Jazz Migration 2007, selection Chaînon manquant in 2008, selection Jazz Primeurs by Cultures France in 2009, selection 2012/2013 of Jeunesses Musicales de France.

As well as its work with other musicians (Emile Parisien, Leila Martial, Andreas Schaerer, Troyka, Patrick Vaillant, Daniel Casimir etc.), the group is enthusiastic about encounters with the other arts. Thus it has produced music for stage works, for cinema concerts, it has collaborated with dancers, provided a backdrop for text readings, accompanied circus performances etc.

Apart from its previous four albums as a quartet, the group has recorded an “hommage” to the French singer Claude Nougaro with Hervé Suhubiette. It has also released a CD with the Hungarian trio Dzsindzsa (Gábor Weisz, Hunor Szabó, Ernő Hock) for BMC in 2009 (Panthers’ play).

pulcinellamusic.com

Thanks to Matthieu Cardon, Clara Mouchès, les Productions du Vendredi, Anne-Claire Dastugue, Edouard Leborne. Thanks to Jacques Masliah, Fabrice Ferries, Paul Patus, to Bolegason, to Petite Pierre, Pompon, Viola Foglia, Pascal Rozat, Gábor Weisz, Christoph Schäfer, SYOS, our families, Christelle, Floriane, Paule and our existing and future children! Thanks to Sylvain Rifflet.

Special thanks to Tamás Bognár, György Wallner, Viktor Szabó, Krisztina Csendes, all the team at BMC and the French Institute in Budapest.

 

 

3/4 D’ONCE

Je ne vous ferai pas l’injure de rappeler que Pulcinella – Polichinelle en français – est un personnage de la commedia dell’arte italienne, valet rustaud qui, sous une apparence grossière, cache souvent plus d’un tour dans son sac. Jouer la comédie, les membres de ce bien-nommé quartette toulousain s’y entendent à merveille, mettant en scène leurs

compositions comme autant de saynètes drolatiques, fantasques ou tendres, dont les titres énigmatiques, elliptiques ou suggestifs permettront à chacun de se raconter sa petite histoire. Et si le rythme de la pièce est souvent trépidant, on sent que son inspiration se rattache autant à la faconde de Polichinelle qu’à la rêveuse mélancolie d’un Pierrot lunaire.

Le spectacle débute avec TPDC, cavalcade endiablée sur une infernale clave balkanique en 5/8, où l’accordéon de Florian Demonsant mène la danse. Mais voilà qu’apparaît un premier personnage féminin avec Elle aimait l’été et son thème minimaliste se déroulant sur une tourne lascive et étrange. Le saxophone fiévreux de Ferdinand Doumerc semble vouloir faire la cour à la belle, lui lançant des appels toujours plus désespérés, avant d’embrayer sur une coda sans fin... C’est sur ces entrefaites que surgit de manière plutôt inopinée la figure biblique du très respectable Melchizedec, « roi de Salem » et

« prêtre du Très-Haut » selon la Genèse. À moins que la tournure délurée du thème et les rythmes quasi disco distillés par le batteur Pierre Pollet ne fassent plutôt référence au melchizédec, bouteille d’une contenance de trente litres en usage dans certaines bacchanales? Allez savoir… Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que 3/4 d’once (soit 21 grammes) est le poids de l’âme s’échappant du corps humain la mort venue, du moins selon la théorie établie par un certain Duncan MacDougall, médecin de son état, en l’an de grâce 1907. Après une ouverture à la légèreté vaporeuse, le temps semble suspendre son vol le temps du solo de contrebasse de Jean-Marc Serpin, avant que la musique gagne progressivement en intensité jusqu’à atteindre son climax, puis de revenir à son immatérialité initiale.

Passé l’entracte, la valse doucement nostalgique de Devant ta porte et son tempo mouvant placent le deuxième acte sous une lumière moins dramatique.Sachant que le présent texte sera traduit en anglais, je préfère renoncer à élucider le jeu de mot douteux sur lequel repose le titre du morceau. Puisse le lecteur francophone comprendre de lui-même! Avec Les paris sont ouverts (ceux de l’improvisation, sans doute), Pulcinella dévoile son visage le plus spontané, culminant dans un paroxysme aux accents free. Après toutes ces émotions, pas étonnant que la Mélatonine, l’hormone du sommeil, commence à gagner nos neurones… Las, hanté par le spectre d’un obsédant motif rythmique en 5/4, le monde des rêves semble bien agité en cette nuit de pleine lune. Et il faudra finalement attendre que La fille de l’ombre traverse sur la pointe des pieds la scène plongée dans l’obscurité pour que le calme se fasse enfin. Rideau !

Ainsi va la musique de Pulcinella : traditionnelle et avant-gardiste, sauvage et maîtrisée, précise et foutraque, elle réalise une sorte d’union des contraires, et c’est sans doute ce qui nous la fait apparaître aussi vivante.

Pascal Rozat (Jazz Magazine)

 

 

 

Créé fin 2004 à Toulouse, Pulcinella a donné près de 500 concerts. Le quartet, avant tout un groupe de live, a beaucoup joué en France, notamment sur des festivals reconnus comme Jazz in Marciac, Uzeste Musical, Jazz sous les Pommiers, Nancy Jazz Pulsations, les Rendez-vous de l’Erdre, le festival Radio France… Tout en étant actif sur la scène locale,il a également visité une vingtaine de pays, jouant par exemple sur la place principale de Dushanbe (Tadjikistan), parcourant l’Ukraine à l’occasion de deux tournées épiques, participant à de prestigieux festivals : London Jazz Festival, Jazzwerkstatt (Bern), Varna Jazz Festival (Bulgarie), Saint-Louis Jazz Festival (Sénégal), célébrant les 1000 ans de la ville de Hanoï ou jouant et enregistrant plusieurs fois en Hongrie (dès 2008).

 

Pulcinella a bénéficié du soutien de plusieurs réseaux : Découverte de la Fédération des Scènes de Jazz en 2005,sélection Jazz Migration 2007, sélection Chaînon manquant en 2008, sélection Jazz Primeurs par Cultures France en 2009, sélection 2012/2013 des Jeunesses Musicales de France.

 

Outre ses créations avec d’autres musiciens (Emile Parisien, Leila Martial, Andreas Schaerer, Troyka, Patrick Vaillant, Daniel Casimir …), le groupe affectionne les rencontres avec d’autres arts. Il a ainsi réalisé la musique de pièces de théâtre et de ciné-concerts, collaboré avec des danseurs, illustré des lectures de textes, accompagné des numéros de cirque.En plus de ses quatre précédents albums en quartet, le groupe a enregistré un hommage au chanteur français Claude Nougaro avec Hervé Suhubiette. Il a également réalisé un disque avec le trio hongrois Dzsindzsa (Gábor Weisz, Hunor Szabó, Ernő Hock) pour BMC en 2009 (Panthers’ play).

 

 

Merci à Matthieu Cardon, Clara Mouchès, les Productions du Vendredi, Anne-Claire Dastugue, Edouard Leborne.Merci à Jacques Masliah, Fabrice Ferries, Paul Patus, au Bolegason, à la Petite Pierre, Pompon, Viola Foglia, Pascal Rozat, Gábor Weisz, Christoph Schäfer, SYOS, nos familles, Christelle, Floriane, Paule et nos enfants actuels et à venir!Merci à Sylvain Rifflet.Remerciements particuliers à Tamás Bognár, György Wallner, Viktor Szabó, Krisztina Csendes, toute l’équipe de BMC et l’Institut français de Budapest.

 

Booking: contact.pulcinella@gmail.com / +33688400331